Le champ visuel en conduite
Le champ visuel est une notion du Code de la route à connaître pour éviter de se faire surprendre lors de la conduite, comme ça pourrait être le cas avec l'effet tunnel. L'effet tunnel est un phénomène qui réduit le champ de vision exploitable quand la vitesse à laquelle on roule augmente, ce qui implique que le conducteur n'est plus capable de voir toutes les informations visuelles devant lui.
Sommaire :
Qu'est-ce que le champ visuel ?
On parle du champ visuel d'un œil pour désigner la zone qu'il est capable de voir sans bouger.
Pour essayer chez vous :
- Fermez un oeil
- Regardez un point fixe devant vous
- Tout ce que vous êtes actuellement capable de voir est le champ visuel de votre oeil
Tout ce qu'un conducteur peut voir en regardant devant lui, avec les deux yeux, constitue le champ visuel, que l'on appelle également champ de vision.
Le champ de vision est composé de deux champs différents : le champ de vision central et le champ de vision périphérique.
Qu'est-ce que le champ visuel central ?
Le champ de vision central concerne ce que l'on voit droit devant nous. Il nous permet de voir les objets avec précision. C'est, par exemple, avec la vision centrale qu'il est possible de lire ce qu'il y a écrit sur un panneau de direction.
Qu'est-ce que le champ visuel périphérique ?
Le champ de vision périphérique concerne ce que l'on peut voir sur les côtés. Il est sensible aux contrastes et aux mouvements, mais il ne nous permet pas de voir les objets précisément. Pour voir un objet précisément, il faut utiliser le champ de vision central.
Les informations fournies par la vision périphérique ne sont pas à négliger lors de la conduite puisqu'elles permettent aux conducteurs d'adapter leur conduite et d'anticiper. En effet, ces informations permettent d'avoir une vue d'ensemble de ce qui se passe sur les côtés, par exemple un piéton sur le trottoir souhaitant traverser.
Quel est l'angle du champ visuel ?
À l'arrêt, le champ visuel des deux yeux est de 180°. Cependant, il est important de noter que des évènements peuvent réduire le champ de vision et, par conséquent, limiter les informations que peut voir un conducteur au volant.
Peut-on conduire avec une pathologie visuelle ?
En France, pour pouvoir passer l'examen du permis de conduire, le Code de la route exige des conditions minimales pour la vue. Un candidat doit avoir au minimum un champ visuel horizontal de 120° et une acuité visuelle de 5/10ème pour les deux yeux pour pouvoir se présenter. À noter que si l'un des deux yeux a une acuité visuelle inférieure à 1/10ème, ou que le candidat est borgne, l'autre œil doit avoir une acuité d'au moins 5/10ème.
Il est possible de porter un dispositif de correction de la vue, comme des lunettes, pour corriger une acuité visuelle qui serait insuffisante.
Le champ de vision dans son ensemble
Si l'on prend une voiture dans son ensemble avec une vue à 360°, les différentes zones que peut voir et ne pas voir le conducteur sont représentées sur le schéma ci-dessous. La voiture est supposée à l'arrêt.
À l'avant, on retrouve le champ visuel, composé de la vision centrale et de la vision périphérique, respectivement en vert et en jaune sur le schéma.
Le conducteur peut également voir ce qu'il se passe à l'arrière à l'aide des rétroviseurs.
Attention : tout l'environnement n'est pas couvert par la vue directe ainsi que par les rétroviseurs si le conducteur ne tourne pas la tête. On appelle ces zones les angles morts. Dans certaines situations, il est indispensable de tourner la tête pour voir les angles morts, par exemple pour changer de direction. Le non-contrôle de l'angle mort est un facteur d'accident.
Altération du champ visuel lors de la conduite
L'impact de la vitesse sur le champ de vision
Plus la vitesse est importante, plus le champ de vision exploitable est réduit. En effet, plus le véhicule se déplace rapidement et plus le conducteur se focalise sur ce qui se passe devant lui. On parle d'effet tunnel.
Ci-dessous, quelques vitesses associées à l'angle de vision exploitable par les conducteurs :
- 0 km/h - 180°
- 30 km/h - 120°
- 80 km/h - 60°
- 100 km/h - 50°
- 130 km/h - 30°
Comme on peut le constater, le champ de vision est de seulement 30° sur l'autoroute lorsque le véhicule circule à 130 km/h. C'est pourquoi il est indispensable de respecter les limitations de vitesse indiquées pour ne pas manquer certaines informations importantes à cause de l'effet tunnel.
Par exemple, il serait possible de ne pas voir un animal qui serait sur le bord de la route à cause de l'effet tunnel. Il y aurait alors un risque d'accident si l'animal venait à traverser.
Autres exemples pouvant impacter le champ visuel
Des produits consommés, comme de l'alcool ou des stupéfiants, réduisent le champ visuel exploitable. Certains médicaments peuvent aussi l'altérer. C'est l'une des raisons pour laquelle il est impératif de s'assurer, avant de prendre le volant, qu'aucun médicament que l'on a pris n'est incompatible avec la conduite.
Le champ de vision exploitable est également réduit la nuit. En effet, celui-ci se limite à la zone éclairée par les phares. Les informations visuelles qui ne sont pas éclairées ne sont pas perceptibles par l'automobiliste et sont donc inexploitables.
La nuit, il faut aussi faire attention au risque d'éblouissement qui pourrait survenir en croisant un véhicule en sens opposé. Une sensibilité anormalement élevée à l'éblouissement peut être une cause médicale interdisant la conduite de nuit.