Secourir la victime en attendant les secours


Lorsque vous êtes témoin d'un accident, porter secours aux victimes s'effectue en plusieurs étapes. La première consiste à protéger les lieux de l'accident, la seconde à alerter les secours et la dernière à effectuer les gestes de premiers secours auprès des blessés. Cette dernière étape est très importante, car elle permet de prendre en charge une personne blessée avant l'arrivée des secours et de sauver des vies. En fonction du type de blessure, il vous faudra donc pratiquer un massage cardiaque, un bouche-à-bouche ou encore la compression d'une plaie suite à une hémorragie.

Sommaire :

Quelles sont les étapes pour porter secours ?

En cas d'accident de la route, secourir une victime en attendant les secours peut permettre de sauver une vie. C'est pour cette raison que le Code de la route intègre les étapes à réaliser pour venir en aide à une victime.

Cependant, apporter les premiers secours ne consiste pas uniquement à effectuer des gestes médicaux. Comme nous l'avons étudié dans les cours précédents, d'autres étapes doivent être réalisées en amont pour permettre une sécurisation et une prise en charge adéquate de la victime.

Etapes pour secourir une victime

Les étapes pour porter secours suite à un accident de la route sont donc les suivantes :

  • Protéger les lieux de l'accident et les personnes impliquées. À cette étape, il est important d'apprécier l'état de la victime pour pouvoir communiquer l'information aux équipes de secours.
  • Alerter les secours en appelant un numéro d'urgence adaptée à la situation.
  • Secourir en pratiquant les gestes de premiers secours.

En tant que témoin de l'accident, il est essentiel d'apporter votre aide aux blessés. En attendant les secours, il vous faudra tenir compagnie au blessé et garder votre calme.

Lors d'un accident corporel, il est recommandé de ne pas déplacer la victime, sauf si cette dernière ne peut se soumettre d'elle-même à un danger réel, immédiat et non contrôlable.

De plus, même si les victimes demandent à boire de l'eau, il ne faut pas leur en donner. Cela pourrait provoquer un étouffement et empêcher par la suite une éventuelle opération médicale nécessitant d'être à jeun. Si le blessé est un motard, il ne faut pas lui retirer son casque.

En fonction de la gravité des blessures et de l'état d'urgence de la situation, des gestes de premiers secours devront être pratiqués sur le blessé.

Quels sont les gestes de premiers secours pour secourir une victime ?

Une fois l'alerte donnée auprès des services compétents, il peut être nécessaire de devoir apporter les premiers secours à la victime. En fonction des blessures et de l'état physique de la victime, une prise en charge différente doit être apportée.

Le traumatisme

Le traumatisme suite à un accident

Le traumatisme est une blessure corporelle subie suite à un choc, un coup ou une pression. Les atteintes traumatiques peuvent concerner les os dans le cadre d'une fracture, les articulations (entorse, luxation...) ou les organes (la tête, l'abdomen, le thorax...).

Afin de reconnaître une blessure traumatique, vous devez être attentif aux différents signes qui peuvent se cumuler :

  • Douleur vive
  • Gonflements
  • Impossibilité de bouger un membre

Le traumatisme peut également entrainer une perte de connaissance, des vomissements, des maux de tête, des nausées ou des troubles digestifs. Si la douleur se situe dans le dos ou la nuque, la moelle épinière a peut-être été touchée pouvant entrainer des risques de paralysie.

Les complications liées à une atteinte traumatique peuvent être neurologiques, respiratoires ou circulatoires.

Pour venir en aide à une victime ayant subi un traumatisme, il est important de suivre les conseils suivants :

  • Ne pas déplacer la victime
  • Alerter les services de secours, respecter et appliquer les consignes transmises
  • Surveiller et réconforter la victime en lui parlant
  • Protéger le blessé de la chaleur, du froid et des intempéries

L'incendie

L’incendie suite à un accident de la route

Pour venir en aide à une personne en feu, il ne faut surtout pas utiliser d'extincteur, sauf si aucune autre solution n'est possible.

En effet, les produits présents dans les extincteurs pourraient infecter les blessures ou bien pénétrer dans les poumons. L'eau pourrait également avoir un effet néfaste en propageant l'incendie.

Si possible, il est préférable d'utiliser une couverture pour éteindre les flammes.

L'hémorragie

Une hémorragie

Une hémorragie est une perte de sang continue qui ne s'arrête pas spontanément. Celle-ci peut provenir d'une plaie ou d'un orifice naturel et est capable d'imbiber un mouchoir de sang en quelques secondes.

Pour identifier une hémorragie, il faut faire attention à ce que cette dernière ne soit pas masquée par la position de la victime ou par ses vêtements (manteau, veste, blouson...). Une hémorragie peut entrainer une détresse circulatoire et mettre en danger la vie de la personne blessée.

En cas d'hémorragie, il est important d'agir :

  • Demander à la victime de comprimer fortement l'endroit qui saigne avec les doigts, ou la paume de la main, et avec un tissu propre jusqu'à l'arrivée des secours. Si la victime en a l'incapacité, il faut le faire à sa place en se protégeant la main pour éviter le transfert des maladies infectieuses.
  • Allonger la victime confortablement en attendant l'arrivée des secours.

La perte de connaissance

La perte de connaissance

En cas de perte de connaissance, la victime est inconsciente, mais respire encore. Cette dernière n'est alors plus en mesure de répondre à des sollicitations ni de réagir.

Pour identifier qu'une personne est inconsciente, vous pouvez lui poser des questions simples : « Est-ce que vous m'entendez ? », lui demander qu'elle vous serre la main ou lui secouer doucement les épaules. L'absence de réaction signifie une perte de connaissance.

Pour vous assurer que la personne respire, vous pouvez vérifier que le ventre et la poitrine se soulèvent, essayer de sentir le flux d'air à l'expiration ou écouter les sons de la respiration.

Néanmoins, si la victime reste sur le dos, elle s'expose à des difficultés respiratoires importantes pouvant entrainer un arrêt cardiaque. En effet, sur le dos, des liquides présents dans sa gorge (sang, salive...) ou l'obstruction de la langue peuvent l'empêcher de respirer.

En cas de perte de connaissance, il est nécessaire de :

  • Placer la victime en position latérale de sécurité (PLS). Cela permet, notamment, de ne pas obstruer les voies aériennes et de faciliter l'écoulement des liquides dans la gorge.
  • Contrôler, jusqu'à l'arrivée des secours, la bonne respiration de la victime.

L'arrêt cardiaque

L’arrêt cardiaque

Lors d'un arrêt cardiaque, le cœur ne fonctionne plus ou fonctionne mal. L'arrêt cardiaque est très grave, car il empêche le cœur d'apporter de l'oxygène au cerveau : les lésions au cerveau surviennent dès la première minute !

Les signes permettant d'identifier un arrêt cardiaque sont les suivants :

  • La victime a perdu connaissance et ne réagit pas aux questions posées.
  • Le blessé ne respire pas (pas de mouvement de la poitrine, d'air ou de bruit perçus) ou présente une respiration anormale.

En cas d'arrêt cardiaque, il est impératif d'agir rapidement :

  • Appeler immédiatement les secours au téléphone et mettre le haut-parleur afin d'être guidé dans les instructions.
  • Pratiquer une réanimation cardio-pulmonaire (RCP) précoce : répéter des cycles de 30 compressions thoraciques suivies par 2 insufflations d'air (bouche-à-bouche). Si les insufflations ne peuvent être réalisées, pratiquer uniquement les compressions thoraciques.
  • Si un défibrillateur automatisé externe (DAE) est présent à proximité, il faut l'utiliser le plus tôt possible en interrompant le moins possible le massage cardiaque.
  • Poursuivre la RCP jusqu'à l'arrivée des secours.
Arrêt cardiaque DAE

Le Défibrillateur Automatisé Externe (DAE) peut être utilisé par une personne peu ou pas formée et peut permettre de rétablir une activité cardiaque normale. Le DAE doit être utilisé en suivant les instructions énoncées par l'appareil.

Tout d'abord, il faut placer les électrodes sur la poitrine en ayant pris soin de retirer ou de couper les vêtements de la victime.

Le DAE fait ensuite lui-même le diagnostic pour savoir si un choc est nécessaire :

  • Si un choc est nécessaire : il faut demander aux personnes aux alentours de s'écarter puis reprendre immédiatement les compressions thoraciques après la délivrance du choc.
  • Si le choc n'est pas nécessaire : il faut reprendre immédiatement les compressions thoraciques et laisser les électrodes en place jusqu'à l'arrivée des secours.